1762-08-20, de Voltaire [François Marie Arouet] à Ami Camp.

Madame Denis monsieur prend avec vous de petites libertez que je n'oserais prendre.
Elle vous a demandé du vernis. Vous le permettez. C'est une affaire entre elle et vous. Ce vernis n'est point arrivé. Je vous supplie monsieur de vouloir bien me dire à quel roulier vous l'avez confié, quand ce roulier doit passer par Merin, et à qui il doit remettre cet envoy.

Monsieur Dargental doit vous adresser une pièce d'argenterie par la diligence. Cette liberté est de ma façon. C'est un petit présent pour notre cher docteur Tronchin. Je vous prie monsieur quand vous l'aurez reçu, de vouloir bien me l'adresser à Mérin par la diligence.

Nous n'avons eu nulle nouvelle aujourduy. Vous savez qu'on travaille toujours à la paix mais l'Espagne la rend bien difficile. On dit qu'il serait plus aisé de s'arranger avec l'Angleterre, en ne fournissant de part ny d'autre de trouppes à la reine de Hongrie ny contre elle. On attend de Russie des nouvelles importantes.

Conservez moy votre amitié. Vous savez combien elle m'est chère.