1762-07-26, de Voltaire [François Marie Arouet] à Philippe Debrus.

Mon neveu, conseiller au grand Conseil, me mande qu'on pourait bien renvoyer l'affaire de Calas à ce tribunal.
En ce cas nous aurons sûrement justice.

Mais ce renvoi est fort douteux et on ne doit en parler ni en écrire à personne à Paris.

Mon neveu a vu cette malheureuse veuve. Il fera tout pour elle, mais comme il peut être son juge, gardons le secret. Il a confiance en Baumont, qui luy a dressé une lettre pour m. le chancelier, que la pauvre Calas a signée.

Laissons les faire, Beaumont est actif, Mariette ne l'est point. Nous ne pouvons d'icy conduire des gens qui sont à Paris. Contentons nous de procurer à cette infortunée toutes les protections possibles.

Le premier président du grand conseil a pleuré en lisant la lettre de Donat Calas, mais il faut qu'on le sache.

V.