2e juin 1762, aux Délices
Mon cher et grand acteur, je vous fais mon compliment sur le succez de Zemire.
Je vous prie de dire à l'auteur combien j'avais été content de son Titus, et à quel point je suis charmé que le public ait rendu plus de justice à sa seconde pièce. J'espère que Zémire durera assez longtemps pour que vous ne soyez pas obligez de donner Cassandre. Nous nous en amuserons encor quelque fois sur mon Théâtre de Ferney, avant de la livrer au public.
Je crois qu'on ne doit imprimer Zulime que quand on l'aura reprise, et qu'il ne faut pas la reprendre sitôt. Il n'en est pas de même du droit du seigneur. Je crois que s'il est bien joué il poura procurer quelque avantage à vos camarades; je m'intéresserai toujours à eux, et particulièrement à vous, pour qui j'aurai toujours autant d'amitié que d'estime.
V.