ce 19. v. s. [30 n. s.] d'avril 1762, de Petersbourg
Monsieur,
C'est avec la plus grande surprise que J'aprends la résolution de Mr de Solticow de s'établir dans les païs étrangers, et d'oublier entièrement ce qu'il doit à sa patrie, à ses amis et à ses parens.
Les sentimens de probité qu'il a toujours fait paraitre, et que je lui supose sur les éloges que vous avés daigné m'en faire si souvent me faisaient espérer, que nous posséderions un sujet utile. C'est dans cette vue que je n'ai rien épargné autant que mes facultés m'en permettaient pour son entretien. Me voilà frustré de ces belles espérances. Il vient de m'écrire une lettre dans laquelle il tâche de se justifier par des raisons qui tout au plus ne servent qu'à prouver qu'il préfère son repos à toute chose. Il me marque entre autres qu'il s'est associé avec quelques anglais et qu'il passera sa vie avec eux. Je vous prie monsieur de vous informer où il est et de lui faire parvenir la lettre cy jointe. J'ai plus de confiance en vos remontrances qu'en mes exhortations. Mr de Solticoff vous doit tout, les obligations que Je vous ai ne sont pas moindres, et tout ce que Je pourrai dire là dessus, n'exprimerait que faiblement ma reconnaissance, et l'attachement avec les quels Je serai toute ma vie,
Monsieur
Votre très humble et très obéissant serviteur.
J. Schouvallow
N. B: dans deux jours J'ai l'honneur de vous faire parvenir par une voye sûre les remarques.