ce v. s./17 de septembre 1761. St Petersbourg
Monsieur,
Je suis touché des preuves de la continuation de Vôtre amitié et de Vôtre bonté pour moi, après toutes les insinuations qu'on a tenté de Vous faire, comme si l'on voulait Vous chagriner sur Vôtre ouvrage.
J'étais toujours tranquile là dessus, me reposant sur Vôtre discernement. Je le suis d'avantage après avoir reçû Vos deux lettres. Mesurés Monsieur, ma reconnaissance par le service que Vous rendés à Ma patrie et à nôtre Monarque, et par les bontés et l'amitié que Vous me marqués; Jugés de nos ennemis, ou plutôt de la gloire de notre Héros, par les Calomnies anonymes qu'on Vous envoye, et que Vous jetteés au feu pour les ensevelir dans un oubli éternel. Considérés Monsieur, qu'il n'y a dans le monde, que Vôtre savante plume, qui puisse imposer silence à la méchanceté de ces vils autheurs, et de ceux qui les instruisent dans des mensonges si atroces. Je m'abandonne à Vous, Vous avés pris nôtre défense, et Vous la faites digne de Vous. Dites moi Monsieur comment nous pourrons, et moi particulièrement, Vous prouver nôtre Gratitude. J'ai eû l'honneur de Vous écrire il y a un mois ou environ, pour Vous prier de souscrire pour 200 Exemplaires des œuvres du grand Corneille, tant pour la Bibliothèque de L'Impératrice que pour quelques seigneurs de la Cour, Vos zêlés admirateurs. Voici Monsieur quelques particularités concernant le Czarevits. J'attends avec impatience quelques Cahiers que Vous avés promis de m'envoyer pour le second Volume, mais je me garde bien de Vous presser, je sais apprécier les momens destinés à l'utilitê du genre humain. Je suis toute ma vie avec des sentimens que je m'efforcerai en vain d'exprimer,
Monsieur
Vôtre très humble et très obéissant serviteur
J. Schouvallow