27e 9bre 1761 au château de Ferney, par Genêve
Monsieur le Maréchal de Richelieu me mande, Monsieur, qu'il ne peut rien pour vôtre ministre et pour ses adhérans, tant qu'ils seront entre les mains du Parlement de Toulouse.
J'ose me flatter de la clémence du Roy, lorsque l'affaire sera jugée. Vous ne devez pas douter, Monsieur, qu'on ne soit très indigné à la cour contre les assemblées publiques. On vous permet de faire dans vos maisons tout ce qui vous plaît, celà est bien honnête. Jesus christ a dit qu'il se trouverait toujours entre deux ou trois personnes assemblées en son nom, mais quand on est trois ou quatre mille, c'est le diable qui s'y trouve. J'ai tout lieu d'espérer que les personnes qui approchent sa Majesté, fortifieront dans son cœur les sentiments d'humanité et de bonté qui lui sont si naturels. J'ai l'honneur d'être, Monsieur, vôtre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire