[c.25 December 1764]
1º L'Evangile traitté de livre scandaleux, téméraire, impie, et blasphêmes affreux sous le nom d'un contradicteur qu'on ne réfute point (page 40 petite édition, envoiée aux rues basses il y a plus de 15 jours).
2º Les pasteurs de Genêve ne sçavent plus ce qu'ils croient, ni ce qu'ils veulent, ni ce qu'ils disent (page 51). On ne sait pas même ce qu'ils font semblant de croire et (p:54).
3º Invectives contre la réformation (p: 66 et suivantes).
4º Lettre d'un ami contre les ministres les de Genève, indignement rendue publique (p: 85).
5º Ridicule donné à tous les miracles de Jesus christ (depuis la page 87 jusqu'à la page 98), dans laquelle il est dit, Il y a des miracles dans l'Evangile qu'il n'est pas même possible de prendre au pied de la Lettre, sans renoncer au bon sens.
6º Nicolas fut, pour ainsi dire, brûlé par la main des ministres (p: 180).
7º La puissance éxécutive n'est que la force; et là où règne la force; l'état est dissous (p: 125).
8º On a prèsque toujours vu dans le conseil des deux cent peu de lumières et encor moins de courage, et celà ne peut être autrement, vu la manière dont il est rempli (page 259).
9º Le[s] citoiens sont esclaves d'un pouvoir arbitraire, et livrez sans déffense à la merci de vingt cinq despotes (p: 260).
10º Vous êtes des marchands, des artisans, des bourgeois, toujours occupés de vos intérêts privés, de vôtre trafic, de vôtre gain (p: 340).
11º Le conseil trame une conspiration (p: 343).
12º Le Conseil appellé oppresseur (pa: 360).
13º Quand vous prendriez un mauvais parti, prenez le tous ensemble, par cela seul il deviendra le meilleur (p: dernière), ce qui veut dire si vous êtes tous d'accord pour poignarder le conseil vous aurez raison.
On dit que le Conseil aura trop de prudence et trop de fermeté pour s'amuser seulement à faire brûler un livre à qui la brûlure ne fait nul mal, et qu'il punira avec toute la sévérité des loix, autant qu'il est en lui, un blasphémateur séditieux, qui blasphême Jesus christ en se disant chrétien; et qui veut bouleverser sa patrie en se disant citoien.
On dit que le conseil engagera aisément le corps des pasteurs, a faire la représentation la plus forte malgré les petits ressentiments particuliers qui doivent se taire devant l'intérêt général, et qui seront sans doute sacrifiés à l'intérêt visible du corps des pasteurs.
On dit que les meilleurs citoiens pouront élever leur voix, et demander justice au conseil.
On dit que le conseil appuié de ces bons citoiens, et de tous les pasteurs poura déploier alors sa justice en pleine liberté, et que s'il ne prend pas ce parti, il sera exposé à la dérision publique, et trainé dans les boües par la populace.
On dit qu'il nommera sagement des commissaires, qui ne rendront compte de l'ouvrage séditieux qu'après la nouvelle élection, ce qui servira sans doute, à réunir toutes les voix du conseil, et à leur faire prononcer un jugement qui mette fin à l'audace d'un scélérat.