1761-08-01, de Voltaire [François Marie Arouet] à François Joachim de Pierres, cardinal de Bernis.

Je suis affligé monseigneur de n'avoir point reçu de réponse de vous dans une occasion qui intéresse notre académie.
Je serais fâché aussi que ma lettre eût été perdue. Votre Eminence se joindra sans doute aux autres académiciens. Le roy notre protecteur a permis que son nom fût à la tête des souscripteurs pour deux cent exemplaires. Mg le comte de Clermont me fait l'honneur de me mander qu'il souscrira pour un assez grand nombre. Vous savez combien il serait flatteur pour moy d'avoir votre nom. Si le cardinal de Richelieu persécuta le Cid, M. le cardinal de Bernis protégera Polieucte. J'aurais voulu faire sous vos yeux l'ouvrage que j'entreprends. Je ne peux être consolé qu'en sachant qu'au moins vous approuvez mon projet. Je vous demande en grâce de m'apprendre vos volontez et d'agréer les respects de votre vieux et attaché serviteur

Voltaire