1761-04-11, de Voltaire [François Marie Arouet] à Étienne Noël Damilaville.

Je salue toujours les frères et les fidèles; je m'unis à eux dans l'esprit de vérité et de charité.
Nous avons des faux frères dans l'église: Jean Jaques qui devait être apôtre est devenu apostat; sa lettre de laquelle j'ai rendu compte aux frères, et dont je n'ai point de réponse, était le comble de l'absurdité et de l'insolence.

Pourquoi a-t-on mis (comme on le dit) à la Bastille, le censeur de Sobieski, et pourquoi laisse-t-on impuni le censeur de l'Année littéraire, qui donne son infâme approbation à des lignes infâmes contre une fille respectable?

Pesselier m'a envoyé son ouvrage contre la Théorie de l'impôt. Je voudrais qu'on renvoyât toutes ces théories à la paix, et qu'on ne parlât point du gouvernement dans un temps où il faut le plaindre, et où tout bon citoyen doit s'unir à lui.

Je prie monsieur Thiriot de m'envoyer Quand parlera-t-elle? Il faut bien que je rie comme les autres, et il n'y a guère de critique dont on ne puisse profiter. Je recommande l'incluse aux frères, et les remercie tendrement de leur zèle.