Reçu donc la théorie des impôts, théorie obscure, théorie qui me parait absurde, et toutes ces théories viennent bien mal à propos pour faire acroire aux étrangers que nous sommes sans ressource, et qu'on peut nous outrager et nous attaquer impunément.
Voilà de plaisants citoyens, et de plaisants amis des hommes! Qu'ils viennent comme moi sur la frontière, ils changeront bien d'avis. Ils verront combien il est nécessaire de faire respecter le Roy et l'Etat. Par ma foi on voit les choses tout de travers à Paris. Je ne vous envoye point encor L'Epitre à Mlle Clairon, et la Capilotade, parce que je veux que vous m'écriviez auparavant. Je vous prie mon cher ami, vous, ou mr d'Amilaville musarum amantem, d'avoir la charité d'envoyer au mercure, aux petites affiches, à toutes les petites feuilles, l'avertissement cy joint; il est nécessaire.
Si j'écris courtes Lettres, c'est que j'ai longues affaires et mr D'Amilaville verra par le factum imprimé cy joint, que j'ai plus d'une nature d'affaires; je vous embrasse tous deux Cultores Œqui et Recti.
NB: que L'ami Thiriot est suplié de faire un mémoire de tous les petits déboursés dans l'occasion.
NB: que le saint abbé Grisel n'a point volé made d'Egmont, mais bien mr de Tourni; gardez vous d'induire les commentateurs en erreur.
13e janv: 1761