1761-01-01, de Jean Robert Tronchin à Voltaire [François Marie Arouet].

J'ay sçu ce qui s'est passé au sujet des plaisirs de Tournay.
Qui mieux que vous Mr connoit le principe des choses, et en les mettant à leur juste valeur, tout se réduit à éprouver un des inconvéniens qui se rencontrent dans une Répe, où les mœurs sont différentes de celles d'une Monarchie, et où l'opinion de la multitude est prépondérante. Il n'y a rien dans tout cela de personnel, & je n'y vois d'autre mal que celui d'un peu de dérangemt dans la troupe, et la nécessité de substituer d'autres acteurs.

Il faut que Madlle Chimene ait l'âme bien sensible puis qu'elle se ressouvient encore des petites attentions du Doctr& des miennes. C'est grand dommage pr nous que le plaisir de vivre avec elle n'ait pas été plus long, & nous y aurions un très grand regret, si nous ne connoissions pas le bonheur dont elle jouit àprésent.

Je vous demande Monsieur & à Made D. la continuation de la bienveuillance & de l'amitié dont vous m'honorés, mon respect & mon attachemt ne finiront qu'avec ma vie.