12e 9bre 1760 aux Délices
Je vous écris, mon Cher Colini, pour vous, et pour Monsr Harold, afin de ne pas multiplier les ports de Lettres sans nécessité; il me mande que vous avez traduit un opéra, et que bientôt vous en ferez.
Je viendrai sûrement les entendre; ma mauvaise santé, mes bâtiments, m'ont empéché cette année de faire ma Cour à S: A: Ele mais pour peu que j'aie assez de force l'année qui vient, pour me mettre dans un Carosse, soyez sûr que je viendrai vous voir. Je fais mille tendres Compliments à Mr Harold. Je ne peux pas actuellement écrire de ma main: je deviens bien vieux, et bien malade. Il est vrai que j'ai joüé la Comédie, mais je n'ai joüé que des rôles de vieillards cacochimes.
Les fers sont au feu, pour la petite affaire que vous scavez; mais on ne poura battre ce fer, que quand les choses qui se décident par le fer, auront été entièrement jugées.
Je vous embrasse de tout mon cœur.
V.