1760-09-09, de Voltaire [François Marie Arouet] à Nicolas Claude Thieriot.

Cher correspondant vous me fournissez de bons reliefs pour la capilotade.
Si j'ay santé et guaité la sausse sera bientôt faitte. C'est rendre service à la nation de rendre les persécuteurs des philosophes ridicules. Je vous demande en grâce d'aller chez Protagoras, et de luy dire énergiquement qu'il est le plus brave homme du party, le plus aimable, le plus selon mon cœur, mais je ne luy pardonnerai de ma vie s'il n'a pas la bonté de m'envoier le discours qu'il a prononcé à l'académie. Je luy jure par Confucius, par Shaftsburi, par Bollingbroke qu'il ne sortira pas de mes mains.

Si quid novi scribe.