Aux Délices, 20e juin 1760
Mes maladies, Monsieur, ne m'ont pas permis de vous remercier plus tôt de vos vers et de votre prose.
Pardonnez à un pauvre vieillard bien languissant s'il vous répond si tard et si mal; mais il est près de sortir de la carrière où vous entrez. Il vous souhaite tous les plaisirs de votre âge et il compte encor la poésie parmi les plaisirs. Elle peut être un amusement pour un officer, et le Roy de Prusse a fait voir qu'on peut faire des vers et se bien battre.
J'ai l'honneur d'être, Monsieur, avec tous les sentiments que je vous dois, votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire