1760-05-07, de Voltaire [François Marie Arouet] à François Tronchin.

Mon cher confrère, nous avons bien des affaires avec la république, made Denis et moy.
Nous vous remercions tendrement de vos bontez. Nous supplions mr le trésorier de la seigneurie de vouloir bien nous envoyer un homme avec une quittance; nous délivrerons cent écus courant.

Nous prions mr le trésorier de vouloir bien spécifier dans le reçu les causes de l'échutte et la main levée, afin que nous produisions cette quittance à Gex pour opérer la liquidation des fonds vendus par le sr Choudans, à lui non appartenants.

Autre affaire. Mr Mussard a eu la bonté de nous promettre certificat en chancellerie des droits de Geneve cédez au roy en 1749 sur l'endroit nommé la Perriere, et les accessoires concernant la Perriere; affaire assez importante pour vos serviteurs. Nous vous prions de vouloir bien témoigner à mr le sindic Moussard notre reconnaissance, et combien nous comptons sur ses bontez.

A L'égard du stellionat de Shoudens, nous espérons que l'affaire sera renvoyée devant ses juges naturels. Nous aimerions assurément mieux être jugez à Geneve qu'à Gex. Mais il est impossible que les descentes sur les lieux se fassent par d'autres juges que ceux de France. Nous serions répréhensibles, si nous portions la cause à un tribunal étranger.

Nous sommes pénétrez de reconnaissance pour vous, oncle et nièce.

V.