2e Avril 1760 aux Délices
Pardon, mon cher Monsieur, de n'avoir pas répondu comme je le devais, à la Lettre que vous m'avez écritte touchant mon cabinet.
Je compte aller chez S: A: E: Palatine, à la fin de May, ce sera là ma meilleure réponse. L'étude qui est icy ma plus grande occupation, m'a absorbé depuis un mois; je me suis enterré dans mon imagination, [je r]essusciterai pour vous aller voir à Berne, ce sera pour moi un grand plaisir d'y faire ma cour à Monsieur et à Madame de Freüdenrich, et de revoir encor cette ville où l'on a eu tant de bontés pour moi.
Il est vrai qu'on négocie beaucoup; mais il n'est pas moins vrai qu'on arme d'avantage; si nous avons la paix à la fin de cette année, l'olive sera sanglante. Messieurs de Lausanne ont grand tort de garder ce Grasset chez eux. C'est un fripon artificieux et insolent, qui leur attirera quelques affaires. Je vous embrasse.
Ve