1759-12-10, de Voltaire [François Marie Arouet] à François de Pougny de Guillet, baron de Monthoux.

Monsieur,

Une indisposition de quelques jours m'a privé jusqu'à présent de répondre à l'honneur de votre dernière lettre par laquelle vous me fîtes savoir l'emploi des 12000 livres; je n'ai jamais douté de votre exactitude, je vous avais seulement averti des difficultés qu'on me faisait à Genève; je vous serai très obligé de vouloir bien me procurer le plus que vous pouvez d'avoine.
Si vous pouvez m'en fournir trois à quatre cents coupes à 4 livres de France comme vous l'avez proposé dans vos lettres, vous vous acquitterez insensiblement d'une grande partie de votre dette, sans débourser d'argent: ce marché pourrait durer longtemps et serait commode pour vous et pour moi.

Je serai toujours à vos ordres; et j'ai l'honneur d'être, avec le plus respectueux attachement, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur,

Voltaire