[c. 5 December 1759]
Dieu soit loüé, vous voilà libre.
Vous n'aurez plus à vivre désormais pour les Myrmidons, mais pour un Grand Prince, les lettres et vos amis. Quelle différence Mon Cher Colini, n'oubliez jamais de quel abime vos talens sont sortis, ne les ÿ exposez plus: j'ai écrit à Made Denys. Je n'ai pas manqué d'Exalter le Cœur du cher Oncle, sa Générosité envers vous, et j'ai peint tout l'Enthousiasme de vôtre reconnoissance. Cela m'a parû mieux, que d'Encenser Directement vôtre patron dans une lettre faitte exprèz pour lui. Ne douttez pas qu'il ne finisse son ouvrage, il n'a jamais rien laissé d'Imparfait en aucun genre' ainsi vous receverez une lettre charmante que vous remettrez en main de son Altesse en lui embrassant les Genoux. Qu'il me tarde de vous sçavoir à Manheim. Courez ÿ. Volez ÿ. Je réïtère ma prophétie, vous ferez fortune. Comptez sur cet oracle. N'oubliez pas les Echecs, je suis bien assuré que vous ferez comme les belles, vous résisterez pour augmenter la gloire du vainqueur. Quand vous serez en possession de vôtre dignité et aussi ferme dans vôtre poste que le Vaisseau de la Bibliothèque, j'irai vous voir: le terme que je prens pour mon voïage, est le mois D'8bre prochain: en attendant je vous donne ma bénédiction qui n'est pas si chère que celle des Prêtres et qui vaut tout autant.