12 May [1759] aux Délices
Je suis devenu un peu paresseux depuis quelque temps, mon cher ami, je ne vous ai point informé que j'avais envoyé votre Lettre à L'abbé Pernetti; je ne vous ai point dit non plus combien l'académie de Lyon est flattée de vous avoir parmi ses membres, et à quel point on a été content de tout ce que vous avez envoyé; vous devez avoir reçu des nouvelles des libraires de l'Encyclopédie, la publication de l'ouvrage, qui pourtant se fera un jour, rencontre aujourd'hui bien des difficultez; l'affaire des protestans entreprise par Boudon n'en rencontre pas moins; je crois que les autrichiens essuïent encor plus de difficultés avec le roy de Prusse, il m'écrit du 22e Avril qu'il a dérangé tous leurs projets de campagne sans sortir de sa place.
Si celà est c'est assurément le plus grand général d'armée de l'Europe, j'aimerais mieux qu'il en fût le pacificateur; adieu mon cher philosophe, mille tendres respects à Monsieur et à Madame de Freüdenreickh.
Je vous embrasse.
V.