Messieurs,
A l'occasion d'une brochure que vous avés insérée dans votre Journal d’8bre dernier, où l'on relève ce que Monsieur De Voltaire dit dans son Histoire Générale à l'article Saurin; il court une lettre de Monsieur De Voltaire dans la quelle il pose en fait, que je suis l'Autheur de cette brochure, & pour accréditter son Assertion, il dit que je lui ai écrit deux ou trois lettres Anonimes sous le nom de Monsieur Haller.
Votre Journal Messieurs, n'est pas un Greffe de causes d'injures & criminelles, aussi n'en intenterai je pas ici à Monsieur De Voltaire. Je vous prierai seulement Messieurs, de vouloir bien donner place dans votre Journal à cette lettre par laquelle j'assure le Public que je n'ai aucune espèce de part ni directe ni indirecte à la pièce d’8bre sur feu Saurin, & que j'en ignore absolument l'Autheur.
Ce n'est pas au reste, ce qui concerne Monsieur De Voltaire dans cette pièce qui m'engage à en faire le désaveu, je n'y vois rien dont il puisse légitimement se plaindre. Mais il est ici question de trois Pasteurs, & je serois très fâché que l'on crût dans la Patrie & dans l'Etranger que les Ministres du Païs de Vaud eussent les uns pour les autres aussi peu de ménagement.
J'ai l'honneur d'être avec une parfaite Considération
Messieurs
Votre très humble & très obéissant serviteur
Le Resche
Pasteur de Chebres
Chebres ce 23e Mars 1759