[c. 28 February 1759]
J'allais écrire à mon cher philosophe dont la courageuse amitié m'est si prétieuse, j'allais le prier de m'envoier par le coche quelque chose de sa façon sur l'histoire naturelle pour l'académie de Lyon qui vient enfin d'être renouvellée, et qui a pris une meilleure forme et plus digne de luy.
Je le supplie avec instance de ne pas tarder un moment. Je n'en ay qu'un pour luy répondre. Voicy un mêmoire dont j'envoye 4 copies à Berne, je vous prie de donner la cinquième à mr de Freudenrik dont la bonté et la justice ne seront pas subjuguées par la faction de Grasset et de Darney qui remuent ciel et terre. J'écris à mr de Vermont. Toutte cette bêtise m'est très agréable parce qu'elle me fait connaitre tout le prix d'un cœur comm le vôtre.
Je suis bien fâché de ne savoir le nom que de deux curateurs. Mettez moy bien avant dans le cœur du vertueux mr de Freydenrik, car il est dans le mien à côté d'Aristide.
Je savais bien que Haller protégeait le Grasset, j'en ay rougi pour luy, et je luy ay écrit de quoy le faire rougir.
Alaman m'écrit que tous les pasteurs de Vevai désavouent le libelle datté de Vevay. Nouvelle raison pour la suppression.
V.