1758-12-31, de [unknown] à Henri Alexandre de Catt.

Nous ne saurions vous taire que monsr de Voltaire, n'a pas à notre avis, toute la discrétion qu'exige la confiance dont le roi l'honore.
Nous avons appris qu'il confie à des personnes quelquefois mal intentionnées, les expressions familières dont le roi égaie ses lettres, & qui regardent ses expéditions, ses projets, ou ceux de ses ennemis. La confiance de ce grand prince, n'est pas toujours ménagée avec la prudence qu'elle mérite, de sorte que des paraphrasites malins et jaloux de sa gloire, tâchent de donner un mauvais tour à ses paroles, & de la diminuer s'il leur était possible. Nous sommes bien assurés que leurs efforts seront vains, mais nous en sommes cependant fort scandalisés.

Nous laissons au zèle, et à la fidélité que nous vous connaissons pour votre auguste monarque, de faire usage de notre avis, que les mêmes sentiments nous portent à vous mander.