18 nbre [1758]
Vous avez dû mon cher correspondant recevoir plusieurs lettres de change signées de moy et tirées sur vous, pr la somme de 57000lt.
Voyez je vous prie si tous ces billets qu'on vous proposera de la part de M. de Boisi composeront cette somme de 57000lt, quand on vous les présentera pour les Saints.
Voilà le commencement de la débâcle. Vous aurez un peu de virements de parties cette année avec votre serviteur. Je m'y prends tard pour acquérir et pour bâtir, mais il faut des amusements à la vieillesse et à la philosophie. Je me tiens plus heureux que le cardinal de Bernis. Il me mande que sa mauvaise santé l'a forcé de prier le roy de le soulager du fardau qu'il avait sur les épaules. Luy une mauvaise santé! Il est gros et gras, et les couleurs de son chapau sont sur son visage. Je le soupçonne plustôt d'être 1er ministre que malade.
Le siège de Neiss avance. Il n'y a de ressource pour le roi de Prusse que de gagner une bataille. Mais si on crée encor des rentes, quelle ressource aurons nous? Fernex, les Délices et votre amitié.
V.
M. de Montpérou me demande à emprunter cent louis. Je les tire sur vous à son ordre. Il les prendra s'il veut sur M. Cathala et payera le change.
Autres cinquante sept mille livres à Mr de Boisi pr pâques en plusieurs lettres.
Autres 1800lt hic et nunc pour petite partie du payement Deodati, et environ 13000lt à pâques.
Le dégraissé V.
Cours à l'incluse port payé je vous prie, et pardon.