8e oct. [9bre 1758]
Mais mon cher correspondant, ces annuitez sont donc bonnes, puisqu'on en paye les coupons.
Ces billets de lotterie ne sont donc pas mauvais puisqu'ils produisent des lots dont on délivre l'argent. Les effets publics se soutiendront sans doute puisque voilà un lieutenant de police à la tête de la marine. Quand ils seront au pair, daignez avertir votre ami de Fernex.
Je crois bien que ce n'est pas vous qui avez fait les quatre vers pour le Roi de Prusse. Ce n'est pas moy non plus. Il m'en envoya plus de deux cent l'année passée, mais àprésent s'il en fait ce sont des élégies.
Expliquons nous sur les rois, c'est à dire sur le payement des rois, et sur mes pâques, c'est à dire sur le payement de pâques. J'entends que je vais tirer sur vous pour l'échéance des trois rois, et pour l'échéance de pâques. On entend à Lyon qu'on fait à pâques le payement des rois, et à la Jean, celuy de pâques; et chez les vieux seigneurs de Fernex c'est tout le contraire. C'est donc pour la fin de décembre que je vais tirer, et pour la fin de mars, et mes billets seront peutêtre au porteur afin qu'il ne soit pas dit que j'aye acheté Fernex et payé avant de m'accomoder pour les lods avec le seigneur paramont.
On dit à Versailles La Saxe évacuée, on dit les Suedois à Berlin et je n'en crois rien ny vous non plus.
Cours à l'incluse je vous en supplie.
Nous vous embrassons tous et touttes.
V.