1758-11-25, de Voltaire [François Marie Arouet] à Jean Robert Tronchin.

Je compte mon cher correspondant que nos payements de 57000lt seconde fournée, sont pr payement des rois, payables je crois vers pâques, ou par delà pâques selon votre usage et la teneur des dits billets ou en deçà de pâques.
Il ne m'importe, ny à vous.

A l'égard de mes toiles je les crois parties à votre adresse. Ne pouriez vous pas les adresser à St Genis ou à Amigeon, route de Lyon, près de Ferney? Je les enverrais chercher; mais tout en écrivant je pense qu'il vaut mieux les envoyer tout droit à Geneve sans vous gêner. Nous les ferons travailler aux Délices. J'ay vu mr votre neveu qui est aussi aimable que sage, et qui me parait une tête très bien faitte.

Je ne sçais encor que penser de la situation du cardinal. Heureux ceux dont la situation est tranquile! Je me suis mis de ce petit nombre mais je me mets à la tête de ceux qui vous aiment.

Cours à l'incluse, je vous en prie. Voylà bien des procureurs et des notaires! Tout tranquile qu'on est on ne laisse pas d'avoir des affaires.

V.