aux Délices 7 juin [1758]
Je vous remercie mon cher philosophe de l'ouvrage sur L'ancienne langue de notre pays roman.
Je voudrais seulement qu'il fût plus long. Les libraires de Paris me paraissent aussi intéressez que tous les libraires de ce monde, et je ne sçais s'ils entendent bien leurs intérêts. Il faut que les marchans associez pour débiter nos pensées tiennent un grand conseil, dans le quel on décidera à la pluralité des voix s'il est convenable à leur république d'envoier un exemplaire de leur enciclopédie à un homme qui veut bien avoir la bonté de travailler pour eux. Briasson le libraire me mande qu'il attend le résultat de ce grand conseil. On a mis bien des sottises dans l'enciclopédie. Les libraries en font de leur côté. Ainsi va le monde. Ainsi vont nos affaires de terre et de mer. Mille tendres respects à mr et me de Freydenrik. Bon soir mon cher philosophe.
le malade suisse V.