1757-04-05, de François Louis Defresnay à Voltaire [François Marie Arouet].

Je n'ai nulle part, Monsieur, aux vers que Mr Leon vous a envoyé; je ne connois même aucun Leon capable d'en faire; à qui remetrai-je donc le précieux fatras que vous m'annoncés? puis-je même en conscience, accepter le présent que vous me faites? je n'ai fait de ma vie que quelques couplets, et je mourrais de honte, si vous les voyez; jugés Monsieur, si je serois assés effronté, pour vous envoyer des vers.

Tandis que du fond de votre retraite, vous éclairés l'univers dont vous ferés toujours l'admiration et les délices, j'ai fait moi indigne, un enfant dont ma femme cherche à se débarasser, au moment que je vous écris; vous ne me parlés jamais de votre projet de Manheim, que je N'éprouve, monsieur, les regrets les plus vifs, de ce que vous ne l'exécutés pas; je ne serai plus assez heureux pour vous revoir, et vous assurer moi même de la reconnoissance que vos bontéz m'ont inspiré, et de l'attachement sincère et respectueux avec le quel je serai toute ma vie

Monsieur

Votre très humble et très obéissant serviteur

Defresney