16 juillet 1756
Monsieur,
J'Espérois que vous n'accorderiez qu'une permission tacite pour les réflexions sur le poëme de la relligion naturelle.
Je ne crois cet ouvrage susceptible que de cette grâce, Et l'auteur n'En demande pas d'avantage.
Avec un privilège, il faut, Monsieur, que mon approbation paroisse: Camarade d'Ecole de Mr de Voltaire si souvent nommé, Et critiqué dans ce petit ouvrage, je n'y mettrois mon nom qu'avec toute la répugnance possible, Et je ne manqueray pas d'Etre En but à tous ses partisans, Et à lui même si mon approbation paroit. Ces raisons me font Espérer que vous voudrez bien qu'il n'y ait qu'une permission tacite. Si vous vouliez que j'Eusse l'honneur de Vous aller parler à ce sujet, je seray à vos ordres au moment que vous m'indiquerez.
Je suis avec un profond respet
Monsieur
Votre très humble Et très obéissant serviteur
Millet