1756-07-06, de Louisa Dorothea von Meiningen, duchess of Saxe-Gotha à Voltaire [François Marie Arouet].

Votre aimable lettre ne laisse pas de soulager un peu ma tristesse: Votre présence Monsieur allergoit d'avantage le fardeau de mes peines, j'en suis sûre.
Je Vous ai mille obligation Monsieur de la part que Vous daignés me marquer en ces tristes circonstances. Les objets que Vous me montrés pour diminuer ma douleur sont en effet ma consolation, mon unique resource: néamoins je regretrois éternellement ce que la mort m'a emporté; si Vous l'eussiés conus come moi Vous ne lui auriés pas refusés Votre estime: des conoissances audessus de son état et de son Age, un esprit juste et pénétrant, un coeur bienfaisant, noble et généreu, voilà ce que je pleure et que regreterai tout ma vie.

Mon Amitié que je Vous ai voué est aussi vive que sincère et constante.

Monsieur

Votre très affectionée amie et servante

Le Duc est infiniment sensible à la part que Vous prenés à sa perte.

Louise Dorothee DdS