à Monrion 21 xbre 1755
L'histoire de la guerre de [1741], mon cher ami, est aussi défigurée, aussi falsifiée, aussi barbarement imprimée que la prétendue histoire universelle de Jean Neaulme.
Je vous envoie la copie de la lettre que j'adresse à l'Académie française; vous me ferez plaisir de la faire imprimer dans tous les journaux de Hollande.
Cet autre ouvrage dont vous prétendez qu'on affole, est presqu'entièrement terminé.
Je vais me remettre à l'Histoire générale, mais il faut auparavant que je remplisse la tâche que les encyclopédistes m'ont donnée.
Après cela je vous donnerai quelques petits chapitres, quelques épiceries pour relever le goût de vos sauces.
Je n'ai point à Monrion le manuscrit de la guerre de 1741; il faudra que j'aille le chercher aux Délices. Je vous avertis seulement que ce temps-ci n'est pas propre à donner tant d'ouvrages à la fois. Ces infâmes éditions subreptices données coup sur coup font grand tort à la véritable que vous préparez. Il faut laisser au public le temps de se remettre en goût. C'est ce que j'écris très fortement à Lambert.
Patientons: la terre ne tremblera pas toujours; je ne serai pas toujours volé et barbouillé. Madame Denis vous remercie de votre souvenir. Mille tendres compliments à votre famille.
V.