8 septbre
Je vous enverrai monsieur par la poste prochaine la tragédie de l'Orphelin de la Chine avec l'épitre dédicatoire à Monsieur le maréchal de Richelieu et une lettre à la suitte de L'ouvrage. Je suis très loin de vous priver du don que je vous ai fait de cet ouvrage. Les frères Crammer L'impriment à Genève pour les pays étrangers avec le reste de mes œuvres.
On dit que vous faites une nouvelle édition de tous mes ouvrages. Je vous avertis qu'il y a plus de quarante morceaux nouvaux que vous n'avez pas, que tout est d'ailleurs très corrigé, très refondu, et baucoup augmenté, que vous faites une entreprise ruineuse si vous ne vous conformez pas à l'édition des Crammer. Je leur ay fait ce présent parce que je suis sur les lieux. Ou arrangez vous avec eux ou attendez leur édition si vous voulez en faire une bonne. Je ne veux que vous faire plaisir et être bien imprimé.
Je vous donne avis que vous devez bien vous garder d'imprimer l'Orphelin de la Chine sur le manuscrit des comédiens, qui est très fautif. Ce qui passe au théâtre tomberait à la lecture, et vous ferait tort ainsi qu'à moy.
Si vous voulez m'envoyer ce malheureux imprimé de la guerre de 1741, envoyez le sous l'enveloppe de mr Galatin, directeur des postes à Geneve. Je me flatte que vous le ferez contresigner. Je mérite qu'au moins vous me parliez avec vérité, et que vous ne m'oubliiez pas entièrement.
V.