1755-03-22, de Voltaire [François Marie Arouet] à Samuel Auguste André David Tissot.

J'aurais dû déjà vous remercier, Monsieur, de votre éxcellent livre sur l'insertion de la petite vérole.
Cet ouvrage est un service rendu au genre humain. L'état déplorable où m'a réduit ma mauvaise santé, m'a empêché de vous faire mes remerciments aussitôt que je l'aurois voulû; mais un médecin doit éxcuser un malade. N'imputez qu'à mes souffrances continuelles le peu que je vous écris; ma lettre serait plus longue, si je pouvais m'abandonner à l'expression de tous les sentiments d'estime que vous m'inspirez.

J'ai l'honneur d'être, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

Le malade Voltaire