A Prangin 11 janvier 1755
Votre prévôté me donne de la besogne.
On m'a dicté jusqu'ici beaucoup de lettres à ce sujet; et vous voulez bien permettre que je vous dise qu'on ne m'en a jamais dicté qui m'aient fait autant de plaisir. On s'intéresse véritablement à vous et on voudrait réussir dans cette affaire. Je crois (et cela soit dit entre nous) qu'on prépare une épître charmante en vers à mr d'Argenson. Ça sera un terrible coup, et je ne vois pas trop comment on y résistera, à moins que des intrigues bien fortes ne s'y mêlent. Votre philosophe a pris la chose à cœur et je ne l'ai jamais vu agir avec autant de chaleur qu'il le fait pour votre prévôté.
Voilà tout ce que j'avais à vous dire.
Me conservez vous toujours votre amitié? Madame Dupont veut elle agréer ici mon respect? Si le tendre attachement que j'ai pour vous, peut m'attirer vos bontés, je suis l'homme le plus heureux de la terre. Je vous aime et vous aimerai toute ma vie.
C….