Colmar, 13 octobre [1754]
. . . Il travaille de façon à se tuer et me promet que l'ouvrage sera sage. Tout cela ne serait que demi-mal s'il avait l'esprit tranquille, mais il a la tête remplie d'inquiétude mortelle qui perd la sante. 2 Tout cela le désespère et le dégoûte fort de revenir à Paris. Il sent qu'il est cruellement persécuté, et il n'a pas grand tort. Il m'est impossible de lui remettre la tête là dessus. Il prétend que l'exemple qu'il a de l'Histoire universelle, qu'on a imprimée malgré lui et sur un brouillon si défectueux, lui prouve qu'on en fera de même de la P. et qu'on ne s'en prendra pas au fripon qui la fera imprimer mais à lui, qui donnerait la moitié de ce qu'il possède pour que l'ouvrage ne parût jamais, et je crains bien qu'il ne dise trop vrai, car il y a un furieux acharnement contre lui. . . .