1754-01-25, de Voltaire [François Marie Arouet] à Sophia Friderika Wilhelmina von Preussen, margravine of Bayreuth.

Madame,

Je mets aux pieds de votre altesse royale ce nouvel hommage que je vous supplie d'agréer.
Frère Voltaire est toujours le même, il n'a fait que changer de cellule, il n'a point changé de sentiment, et peut-être qu'un jour le très renommé et très respectable père prieur saura que son moine ne lui a jamais manqué et qu'il conservera son attachement jusqu'au tombeau.

Je supplie votre altesse royale de vouloir permettre que je présente par ses mains, qui embellissent tout ce qu'elles touchent, ce faible ouvrage à celui qui a été toujours l'objet de ce que j'ai pensé et de ce que j'ai écrit, et qui en est comme vous le meilleur juge.

Je serai toute ma vie, avec le plus profond respect et l'attachement le plus inviolable, madame, de votre altesse royale le très humble et très obéissant serviteur.

Voltaire

Permettra-t-elle que je mette deux exemplaires dans ce paquet pour m. d'Adhémar et pour m. de Montperni?