Compienne 19^e juillet 1753

Sire,

J'ay envoyé à M. d'Arget le congé, je le crois un bon galant home, mais sa maladie le rend si inquiet qu'il ne sait ce qu'il veut.
Il auroit été fort fâché de n'avoir pas eu le congé, et j'ay raison de croire qu'il l'est déjà de l'avoir, il n'a qu'à se plaindre de soymême.

M^e Denis à été ici conter ses doléances contre M^rs Freytagh et Schmid. Si ce qu'elle dit est vray je suis persuadé que Votre Majesté jugera qu'ils méritent punition d'avoir abusé de votre nom respectable; tout le monde est scandalisé de leur procédé; puisqu'ils ont fait des sotises, je ne suis pas fâché qu'ils les ont fait bones et grosses pour que le publique voit clairem^t que cela ne pouvoit jamais venir des ordres de Votre Majesté. Je souhaite Sire que les eaux vous fassent du bien et j'ay l'honeur d'être avec le plus profond respect,

Sir,

de Votre Majesté,

le très humble, très obéissant et très fidel serviteur

le Marechal d'Ecosse