1752-08-31, de Voltaire [François Marie Arouet] à Jean Baptiste de Boyer, marquis d'Argens.

En vous remerciant, cher frère; j'aime votre exactitude, et je vous suis sensiblement obligé de vos secours.
Je ne hais point du tout l'écuyer Coypel, mais il ne me paraît pas un Raphaël. Les petites brochures où il a été loué ne peuvent faire sa réputation, et votre livre contribuera à la réputation des bons artistes. Au reste, j'aurais été bien fâché d'acheter un tableau sur la parole de l'abbé Dubos. Il ne s'y connaissait point du tout, non plus qu'en musique et en poésie; mais il réfléchissait beaucoup sur tout ce qu'il avait lu et entendu dire, et il a trouvé le secret de faire un livre très utile, où il n'y a de mauvais que ce qui est uniquement de lui.