Potsdam 10 juin [1752]
Je vous renvoye mon cher amy la feuille imprimée avec les corrections nécessaires et je vous renverrai L'ordinaire prochain le petit manuscrit au quel il est aisé de faire de légers changements.
Je fais plus que de consentir à une édition en deux volumes de l'histoire du siècle. Je vous prie de n'y pas perdre un moment si vous voulez receuillir le fruit de vos peines. Travaillez avec la plus grande diligence, mais surtout que votre correcteur soit plus exact. Je vous promets que votre édition entrera à Paris. Je m'en charge. Vous y pouvez compter. Je me fais une affaire très sérieuse de vous obliger, mais songez qu'il n'y a pas un instant à perdre, qu'il faut travailler nuit et jour s'il est possible, et que L'édition soit faitte en moins de deux mois. Je l'ay fait annoncer à Paris augmentée d'un tiers. On l'attend avec impatience. J'ay reçu vos livres. Vous contribuez à la douceur de ma vie en me fournissant de quoy étudier. Ne vous lassez point. Envoyez moy je vous prie le portefeuille de Rousseau. Tout mauvais qu'est cet ouvrage j'en ay besoin. Tâchez que votre édition du siècle ne soit point retardée par vos examinateurs. N'esce pas le professeur Gotshed qui vous fait ces difficultez? Vous me ferez plaisir de m'en instruire.
V.