1751-12-31, de Voltaire [François Marie Arouet] à Frederick II, king of Prussia.

Mais sire votre majesté n'avait donc pas lu la prose et les vers du chevalier de Kinsonas, car le tout était cacheté de son cachet.
Il y a des vers bien faits, mais il est bien difficile de donner à un ouvrage ce tour piquant qui force les gens à lire malgré eux.

Quel chevalier! il chante l'univers. Son poème peut être en deux ou trois cent mille chants. Il semble qu'il veut être chevalier de la vérité. Vous encouragez de tous côtés la liberté de penser, et vous ferez un siècle de philosofes.

Ce chevalier de Quinsonas est celuy qui sondait la nature de myladi Wortley-Montaigu.

Daignez sire recevoir les profonds respects de votre malingre, et les regrets de n'avoir pu aprocher hier de celuy que Quinsonas admire et invoque. J'en fais autant que luy.

V.