[c. 5 April 1751]
Vous qui daignez me départir
Les fruits d'une muse divine,
Mon Roy je ne puis consentir
Que sans daigner m'en avertir
Vous alliez prendre médecine.
Je suis votre malade né,
Et sur la casse et le séné
J'ay des notions non communes.
Nous sommes du même métier:
Faut il de moy vous défier
Et cacher vos bonnes fortunes?
Sire vous avez des crampes, et moy aussi. Vous aimez la solitude et moy aussi. Vous faires des vers et de la prose, et moy aussi. Vous prenez médecine et moy aussi.
De là je conclus que j'étois fait pour vivre et mourir aux pieds de votre majesté.
V.