[January/February 1751]
Ma maladie, qui est très cruelle, m'empêche monsieur de venir vous remercier de la bonté qu'a eü votre Excellence de vouloir bien se prêter à accomoder mon affaire.
Vous sentez que mon honneur ne me permet pas de transiger avec un homme qui me retient frauduleusement une lettre de change depuis deux mois, qui a nié sa propre signature et qui est déjà convaincu de plus d'une fausseté. La conduitte d'ailleurs qu'il a tenüe, son insolence, et ses fourberies méritent bien plutôt un châtiment exemplaire qu'un accomodement. Je m'en raporte a la noblesse de votre âme. Je serois indigne de vos bontez si je paraissois mollir dans cette occasion et j'en serois encor plus indigne si je ne conservois pas pour vous toutte ma vie le plus tendre et le plus respectueux attachement.
Volt.