à Potsdam ce 8 décembre [1750]
Il est juste madame que des ministres qui viennent travailler au bonheur des nations en ayent la récompense en ayant le bonheur de vous voir.
Monsieur d'Ammon, chambellan du roy de Prusse et son envoyé, se propose de voir en France tout ce qui peut faire la gloire de notre patrie, et je lui ay dit de commencer par vous. C'est un avantage dont il est bien digne. Votre maison ne luy donnera pas une mauvaise opinion de la France et les affaires n'en iront que mieux. Je ne sépare point monsieur du Pin de vous; il s'agit de l'honneur du pays. Ainsi la lettre est pour vous deux. J'espère que je serai bientôt aussi heureux que luy et que je viendrai vous renouveller madame, à vous et à toutte votre famille les sentiments d'attachement et de respect avec les quels je seray toutte ma vie,
Madame,
votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire