1749-02-04, de Voltaire [François Marie Arouet] à Nicolas René Berryer de Ravenoville.

Monsieur,

Etant arrivé malade je n'ay pu avoir l'honneur de vous faire ma cour, et de vous renouveller ma sincère reconnaissance de touttes vos bontez.
Je voudrois présenter à sa majesté son panégirique traduit en plusieurs langues. Je vous suplie monsieur de vouloir bien me favoriser dans cette petite entreprise, et de permettre que je fasse tirer une cinquantaine d'exemplaires de l'anglais, de L'italien, du latin et de l'espagnol. Comme la chose presse, et que je voudrois pouvoir mettre aux pieds de sa majesté ce petit monument de sa gloire, le jour que notre académie ira la complimenter, vous sentez bien que je ne peux passer par les formalitez ordinaires; et vos bontez valent bien des formalitez.

J'ai l'honneur d'être avec un profond respect et la plus vive reconnaissance monsieur,

Votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire