ce 19 [June 1748]
Eh bien mon cher ami mandés moi donc coment v͞s v͞s portés de votre voiage, coment m͞e Dargental s'en trouue, si v͞s aués fait vsage de l'hospitalière m͞e de Verpillac, si v͞s en êtes bien amoureux, si les eauës v͞s font bien, si Plombieres est bien brillant.
V͞s aués là deux homes que i'aime beaucoup et qui sont fort aimables, m. de Croix et le vicomte de Rohan. Les voiés v͞s quelquefois? N͞s allons n͞s raprocher de v͞s, n͞s allons à Comerci m. de V. et moi. I'espère que n͞s y serons le 1er jüillet. Ie serai à portée de v͞s aller receuoir à Cirey au mois d'aoust, et ce sera vn grand plaisir p͞r moi. Notre voiage de Comerci est indispensable, le r. de P. le désire, et ie lui dois trop p͞r ne lui pas donner cette marque d'attachement.
Mais Semiramis, ie trouue que v͞s v͞s pressés beaucoup, i'espère que v͞s la ferés retarder. Il est indispensable que m. de V. assiste aux répétitions. V͞s le sentés sûrem͞t, et ie sens bien moi que ie n'ai rien à v͞s dire sur les précautions à prendre p͞r assurer son succés. Adieu mon cher ami, dites mille choses p͞r moi à m͞e Dargental. Le roi a déclaré qu'il demanderoit le grand prieuré. Les [uns] le donent au prince d'Est et les autres à m. le comte de Clermont. On dit que le roi d'Espagne a accédé, mais cela ne m'est pas encore bien confirmé. Votre ami v͞s a escrit et v͞s adore, et p͞r moi v͞s saués qu'il ne s'en faut guères.