1747-06-15, de Voltaire [François Marie Arouet] à Georg Conrad Walther.

Monsieur le Comte Algaroti, monsieur, m'ayant mandé que vous voulez faire une Edition complette de mes ouvrages, non seulement je vous donne mon consentement, mais je vous aideray et je vous achèteray baucoup d'exemplaires.
Bien entendu que vous vous conformerez aux directions que vous recevrez de ceux qui conduiront cette impression, et qui doivent vous fournir mes vrais ouvrages bien corrigez.

Gardez vous de suivre L'édition débitée sous le nom de Nourse à Londres, celle qui est intitulée de Genève, celle de Roüen, et surtout celles de Ledet, et d'Arkstée et Merkus à Amsterdam. Ces dernières sont la honte de la librairie, il n'y a guère de page où le sens ne soit grossièrement altéré, presque tout ce que j'ay fait y est défiguré, et ces ouvriers ont pour comble d'impertinence déshonoré leur Edition par des pièces Infâmes qui ne peuvent être écrites, débitées et lües que par les derniers des hommes. Je me flatte que vous aurez autant de discernement qu'ils en ont eu peu. C'est dans cette espérance que je suis entièrement à vous.

Voltaire