1764-03-15, de Voltaire [François Marie Arouet] à Pierre Guy.

Je déclare qu'aucun libraire de Paris n'a ni ne peut avoir le privilège de mes ouvrages; que tous les privilèges pour l'impression des pièces de théâtre que j'ai eu le malheur de faire, étant expirés, si le droit de réimprimer appartient à quelqu'un, c'est à moi seul; que ce droit est mon bien, que c'est à moi d'en gratifier qui je voudrai; qu'un privilège de jouir de mon bien, sans mon consentement, ne peut être légalement obtenu; que je demande à être reçu partie contre quiconque voudra s'arroger le droit de me défigurer comme on a déjà fait; et que je ne peux ni ne dois me dépouiller de mon bien qu'en faveur de ceux qui me demanderont ma permission, à condition de m'imprimer correctement selon les lois de la librairie, et de ne donner sous mon nom aucun des ouvrages qu'on m'attribue faussement.

Voltaire de l'académie française gentilhom. ordine du roi