Versaille 3 juillet [1746]

Lors que je lus mon discours de réception à l'académie française devant les officiers, et devant plusieurs autres académiciens avant de le prononcer ils exigèrent absolument que je me renfermasse dans les objets de littérature qui sont du ressort de L'académie, et retranchèrent tout ce qui paroissoit s'en écarter.
Croyez que j'en ay été plus fâché que vous. Si Limiers a jugé à propos de mettre mon discours dans la gazette au lieu de L'imprimer à part, je ne crois pas que vous puissiez vous en plaindre.

J'ai reçu les lettres les plus polies, et les plus remplies de bonté de ceux qui président a l'académie de la Crusca, à celle de Cortone, à celle de Rome et à plusieurs autres. J'ay droit d'attendre de vous, les mêmes marques d'amitié, et la justice que je vous ay toujours rendue est un des motifs qui m'y faisoit prétendre. Je suis persuadé que vous serez toujours plus touché de mes sentimens pour vous, que de la conduitte de M. Limiers et de la délicatesse de l'académie.

V.