1746-05-01, de Voltaire [François Marie Arouet] à Le Mercure de France.

Monsieur, il y a longtemps que vous m'honorez de votre amitié et je dois cet avantage à mon goût pour les belles lettres.
Vous savez quelle est ma passion pour la langue italienne. Je la sais imparfaitement; mais je voudrais qu'elle fût connue dans Paris autant qu'elle mérite de l'être; permettez moi de m'adresser à vous pour vous supplier d'informer le public qu'il y a un excellent maître de cette langue auquel les amateurs de l'italien pourront avoir recours avec beaucoup de fruit. Il est né romain, il était secrétaire de m. le nonce Crescenci; personne ne parle et n'enseigne mieux, n'a plus de connaissance des livres et ne peut rendre plus de service à ceux qui voudront s'instruire: il demeure rue de Bourbon près des Théatins, chez le sieur la Grave, chirurgien, et se nomme Fortunati. Je crois que ceux qui s'adresseront à lui me sauront gré de leur avoir indiqué un homme de son mérite. J'ai l'honneur d'être, avec les sentiments d'estime et d'amitié que je vous dois, monsieur &a.

V.