1746-04-16, de Voltaire [François Marie Arouet] à Pierre Joseph Alary.

Que dites vous mon cher monsieur de ce poète Roy?
Trouvez vous qu'il ait assez comblé la mesure? Il y a plus de dix personnes dans Paris qui luy ont entendu lire le libelle affreux qu'on vend publiquement. J'ose souhaitter L'unanimité des suffrages pour réponse à cette infamie. Ce sera là sa première punition. J'attends de votre amitié et de la haine que les scélérats doivent inspirer, qu'on aura pour moy plus de bonté que je n'aurois droit d'en attendre s'il ne s'agissoit pas dans cette occasion de confondre L'ennemy public. Roy doit me servir en voulant me nuire. Votre amitié et sa rage me sont également honorables.

V.