1745-09-28, de Voltaire [François Marie Arouet] à René Louis de Voyer de Paulmy, marquis d'Argenson.

Voicy monseigneur ce que je viens de jetter sur le papier.
Je me suis pressé, parce que j'aime à vous servir, et que j'ay voulu vous donner le temps de corriger le mémoire. Je crois avoir suivi vos vues. Il ne faut point trop de menaces. M. de Louvois irritoit par ses paroles; il faut adoucir les esprits par la douceur, et les soumettre par les armes.

Vous n'avez qu'à m'envoyer chercher quand vous serez à Paris, et vous corrigerez mon thème, mais vous ne trouverez rien à refaire dans les sentimens qui m'attachent à vous.

V.